Mélanges (Prudhomme)/Chanson de Mer

 
Ton sourire infini m’est cher
Comme le divin pli des ondes,
Et je te crains quand tu me grondes,
           Comme la mer.

L’azur de tes grands yeux m’est cher :
C’est un lointain que je regarde
Sans cesse et sans y prendre garde,
           Un ciel de mer.

Ton courage léger m’est cher :
C’est un souffle vif où ma vie
S’emplit d’aise et se fortifie,
           L’air de la mer.

Enfin ton être entier m’est cher,
Toujours nouveau, toujours le même ;
O ma Néréide, je t’aime
           Comme la mer !

Collection: 
1865

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