El frasco

Hay fuertes perfumes para los que toda materia
Es porosa. Se diría que penetran el vaso.
Al abrir un cofrecillo llegado del Oriente
Cuya cerradura rechina y se resiste chirriando,

O bien en una casa desierta en algún armario
Lleno del acre olor del tiempo, polvoriento y negro,
A veces encontramos un viejo frasco que se recuerda
Del que surge vivísima un alma que resucita.

Mil pensamientos dormían, crisálidas fúnebres,
Temblando dulcemente en las pesadas tinieblas,
Que entreabren su ala y toman su impulso,
Teñidas de azur, salpicadas de rosa, laminadas de oro.

He aquí el recuerdo embriagador que revolotea
En el aire turbado; los ojos se cierran: el Vértigo
Agarra el alma vencida y la arroja a dos manos
Hacia un abismo oscurecido de miasmas humanas;

La derriba al borde de un abismo secular,
Donde, Lázaro oloroso desgarrando un sudario,
Se mueve en su despertar el cadáver espectral
De un viejo amor rancio, encantador y sepulcral.

Así, cuando yo esté perdido en la memoria
De los hombres, en el rincón de un siniestro armario
guando me hayan arrojado, viejo frasco desolado,
Decrépito, polvoriento, sucio, abyecto, viscoso, rajado,

¡Yo seré tu ataúd, amable pestilencia!
El testigo de tu fuerza y de tu virulencia,
¡Caro veneno preparado por los ángeles! licor
Que me corroe, ¡Oh, la vida y la muerte de mi corazón!

Collection: 
1841

More from Poet

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce...

Les amants des prostituées
Sont heureux, dispos et repus ;
Quant à moi, mes bras sont rompus
Pour avoir étreint des nuées.

C'est grâce aux astres nonpareils,
Qui tout au fond du ciel flamboient,
Que mes yeux consumés ne voient
Que des souvenirs de...

Vous pouvez mépriser les yeux les plus célèbres,
Beaux yeux de mon enfant, par où filtre et s'enfuit
Je ne sais quoi de bon, de doux comme la Nuit !
Beaux yeux, versez sur moi vos charmantes ténèbres !

Grands yeux de mon enfant, arcanes adorés,
Vous ressemblez...

Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau !

Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s'éveille
Au vent...

De ce ciel bizarre et livide,
Tourmenté comme ton destin,
Quels pensers dans ton âme vide
Descendent ? Réponds, libertin.

- Insatiablement avide
De l'obscur et de l'incertain,
Je ne geindrai pas comme Ovide
Chassé du paradis latin.

Cieux déchirés...