À la France

L’Abeille Cauchoise avait mis au concours la solution (en huit vers au moins, douze au plus) de la charade suivante, appelée :

DEVINETTE-CHARADE

Je sais souvent vous amuser
A l’avant ainsi qu’à l’arrière :
Mais je veux aussi vous blesser
Par devant comme par derrière.
Voulez-vous me décomposer
En mettant mon devant derrière ?
Alors je vous ferai danser
Et par devant et par derrière.

Cent quatorze solutions sont parvenues à l'Abeille Cauchoise.

A l’unanimité, M. Gabriel Monavon, de Bourgoin (Isère) a obtenu le 3 accessit pour la composition suivante :

A LA FRANCE

BALLE ET BAL… ô ma patrie !
Sont ton éternel honneur.
L’un signalant ta valeur.
L’autre ta galanterie… !
Voyez ! — mieux que les boulets,
Mieux que bombes et mitraille,
De la terrible bataille,
Qui décide le succès… ?
De nos chasseurs c’est la BALLE
— Sans rivale !
De la Seine au fleuve Oural,
Qui fonde surtout l’Empire
De nos dames qu’on admire… ?
C’est le BAL… !

Nous croyons fermement, ajoute l'Abeille Cauchoise, que M. Gabriel Monavon a volontairement dépassé le nombre de vers demandé pour ne pas remporter le prix.

Collection: 
1855

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Au déclin du jour, jeune fille,
Lorsqu'au balcon tu viens t'asseoir,
Derrière l'épaisse charmille,
Moi je me cache pour te voir.
Tendre interprète de ma flamme,
Chaque voix du soir, à son tour,
Ne vient-elle pas, ô chère âme !
En cet instant...

Seize ans vous couronnent de roses :
Toutes les grâces du printemps
Sur vos traits charmants sont écloses
Comme des bouquets éclatants.

Vous avez la rose à la joue,
Et chacune offre tour à tour
Une fraîche touffe où se joue
L’innocence près de l'amour...

O maître souverain ! Dieu de la poésie,
Dont la lyre régna sur le monde enchanté,
Tu meurs ! — Mais de ta gloire éclatante et choisie,
L'astre se lève au ciel de la postérité.

Désormais, à l'abri des retours de l'envie,
Ton nom prend un reflet d'éternelle clarté :...

Ici bas !

L'horreur règne ici bas... Dieu, tout fort qu'il se nomme,
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Car rien n'est descendu sur ce monde odieux,
Qui ne fut teint du sang en retournant aux cieux !

L'arrêt irrévocable

Éternel...

Si de mai l'haleine envolée
Sur la vallée,
Mollement soupire et frémit,
Caressant la pelouse verte
De fleurs couverte
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Si zéphyr, sur l'azur limpide
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Tandis...